Plus-value d’une correction professionnelle (humaine) ?

Les correcteurs orthographiques et l’IA ne corrigent pas tout ! Ils apportent une aide parfois précieuse mais loin d’être suffisante, en réalité.

En effet, le travail de correction ne consiste pas seulement à appliquer des règles prédéfinies, il s’agit, plus largement, de comprendre le sens du texte, d’identifier le style d’écriture et, souvent, d’adapter ces règles au contexte. Aussi, certains contresens, non-sens ou autres ambiguïtés ne peuvent être levés que grâce au regard humain, seul capable d’analyser le texte et de porter à sa connaissance le sens réel désiré par l’auteur·rice. De même, les registres de langue peuvent nécessiter des ajustements en fonction des personnages de l’histoire ou bien du lectorat.

En ce qui concerne l’intelligence artificielle (IA), la question mérite d’être approfondie.

Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?

« Contrairement à ce que le vocable d’"intelligence artificielle" pourrait laisser croire, les technologies numériques contemporaines n’apprennent pas et n’inventent pas : elles constituent des dispositifs de calculs, qui, grâce, à l’indexation (humaine) de quantités massives de données et au moyen de certaines opérations mathématiques très spécifiques, permettent de "générer" des contenus (textuels ou imagés) comparables aux contenus dits "humains" (sur l’exploitation statistique desquels ces systèmes sont fondés). » Source université Paris-VIII.

L’IA dite « générative » et la correction de textes

(Également vrai pour la rédaction, la traduction de textes ou la documentation…)

L’IA est facilitatrice mais...

S’il est souvent vrai que les intelligences artificielles peuvent simplifier et optimiser l’avancement du travail, elles induisent néanmoins une forte dépendance à la technologie, l’utilisation de ressources énergétiques très importantes et une dépersonnalisation du résultat.

L’IA est-elle totalement fiable ?

La question touche non seulement l’application des règles de français (orthographe, grammaire, conjugaison, syntaxe, etc.), mais aussi celles de l’orthotypographie et la question des reformulations. En effet, les algorithmes des intelligences artificielles sont conçus pour générer du contenu plausible, réaliste, mais ne sont pas pensés pour être exacts. Il n’y a donc aucune garantie sur la justesse des résultats produits.

Et la qualité de la rédaction ou des reformulations ?

Cela dépend de l’objectif ! Le texte étant généré par un programme informatique, l’expression est globalement lisse et consensuelle, sans intention stylistique fine ni personnalité identifiable dans l’écriture.

Face à ces enjeux, il semble nécessaire d’adopter une posture mesurée et de trouver un équilibre. D’un côté, considérons l’IA pour ce qu’elle est : un outil d’assistance intéressant. De l’autre côté, tâchons de comprendre qu’elle ne remplace pas le regard d’un·e correcteur·rice professionnel·le et la compréhension du sens que seul l’esprit humain peut appréhender.

N’oublions pas que l’intelligence artificielle de qualité est nourrie de contenus de qualité. Le risque, du reste, serait-il à terme un appauvrissement insidieux de nos productions écrites collectives ?

Sources :

Celnik, N. (2024). Les IA génératives sont-elles vraiment « intelligentes » ? Libération.
Erner, G. (2025). IA : la nouvelle meilleure amie de l’homme ? L’invité(e) des matins. France Culture.
De La Porte, X. (2023). ChatGPT dans le texte. Le code a changé. France Inter.

Lecture-correction (sur le fond et la forme)